mercredi 17 août 2011

Le Goût des pépins de pomme - Katharina Hagena


Après l’ennuyeux – et assez mièvre – Quand souffle le vent du nord, voici comme promis le second volet des « surprenants best-sellers allemands de 2010 » ! Avec son titre à la nostalgie charmante, Le Goût des pépins de pomme a en effet rencontré un énorme succès lors de sa parution. Malheureusement, ici aussi, mais pour des raisons différentes, j’ai été passablement déçue…

À la mort de Bertha, pour la première fois depuis des années, ses trois filles (Inga, Harriet et Christa) et sa petite-fille, Iris, se retrouvent ensemble dans leur petit village natal du nord de l’Allemagne.
Ce début m’a fait espérer une sorte de huis clos familial, de confrontation/explication/rapprochement entre les quatre femmes, mais, loin de là, les retrouvailles sont vite traitées : en quelques pages, sont traitées les obsèques, l’ouverture du testament et la surprise d’Iris qui hérite de la maison familiale.
Bibliothécaire à Fribourg, citadine active, elle n’envisage pas de la garder au départ et s’y installe quelques jours dans l’idée de faire le tri, vider la vieille bâtisse et organiser la vente.
Mais une foule de souvenirs lui viennent – les siens mais surtout les récits rapportés par les un(e)s et les autres pour former au fil des décennies l’histoire familiale : l’enfance et l’adolescence, au début du XXe siècle, des deux sœurs complices Bertha et Anna, brutalement séparées par le décès de cette dernière ; le mariage de Bertha avec un homme taciturne ; leurs trois filles, Christa la patineuse (la mère d’Iris), la très belle et électrique (au sens propre) Inga, l’originale et rebelle Harriet revenue un jour sans crier gare, enceinte ; sa fille Rosemarie, cousine et compagne de jeu d’Iris, elle aussi disparue trop tôt… Et les secrets qui planent : les trois filles ont-elles bien le même père ? Bertha était-elle aussi soumise qu’il y paraissait ? L’ombre du nazisme planant encore sur le grand-père d’Iris est-elle justifiée ? Comment expliquer la mort de Rosemarie ?

Partant à la redécouverte les lieux de son enfance, Iris reconstitue peu à peu cette histoire, se remémore les légendes familiales, trouve certaines réponses et apprend bien entendu « le goût des pépins de pomme ».
Dans ce cheminement, elle est accompagnée par Max ; Max qu’elle a connu enfant sans véritablement l’apprécier et qu’elle redécouvre autrement aujourd’hui. Leur relation est d’ailleurs assez incompréhensible : outre une lassante attraction/répulsion, elle m’est apparue emprunte d’étrangeté et de demi-teintes – comme tout le roman.

Dans l’ensemble, Le Goût des pépins de pomme propose un récit intéressant, souvent tragique mais assez joli et riche d’anecdotes. Malgré tout, sa lecture m’a profondément ennuyée : le style de narration est trop frileux, allusif et chargé de circonvolutions, et surtout parfois totalement niais…
Dommage, donc, mais même conclusion : je ne dois pas avoir l’esprit assez romantique pour ce type de lectures…


Le Goût des pépins de pomme, Katharina Hagena (Anne Carrière, 270 pages, 2010 / Livre de Poche, 288 pages, 2011)
Traduit de l’allemand par Bernard Kreiss


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